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shan sashan sashan sa
shan sa
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Sur le monde terrestre, la guerre est un mal. Mais le mal appliqué au mal forge le bien.

Une nuit, j'ai été réveillée par des cris sourds. Dehors, les pins brûlaient, les moutons couraient en se bousculant et en bêlant. Des soeurs frappaient le tambour pour annoncer l'attaque des hommes. Tankiasis, les armes aux poings, haranguait les guerrières. L'une après l'autre, elles s'élancaient dans les flammes. J'aurais voulu les suivre. Mais Tania, qui en avait reçu l'ordre, m'avait entrainée dans un abri creusé à même le sol, et nous avions écoute toute la nuit le cliquetis des armes et le hennissement des chevaux.

Au petit matin, Tankiasis nous avait reveillées, Elle était couverte de sang et sentait fort. Elle avait un regard halluciné.
Elle nous avait prises par la main, et nous avait conduites sur le champ de bataille. Les buissons brûlaient encore et les cadavres jonchaient la terre. Elle nous avait ordonné de tuer tous les hommes vivants.

Un jeune guerrier respirait encore. Son habit était lacéré et il n'avait plus son épaule droite. Couché contre son cheval qui hâletait, il regardait le ciel comme s'il contemplait un merveilleux paysage. Me voyant approcher, il m'avait souri, Ses yeux étaient noirs, son visage pale comme la fleur de lys. Qu'il était beau avec ses cheveux boucles et le sang qui se vidait de son corps comme une source tranquille ! Je mis un genou à terre, tirai mon poignard. Il me fixa intensément. Son regard caressait mon front et me transperca le coeur.

D'un coup, je lui tranchai la gorge. Son corps palpitait, ses lèvres frissonnaient. Dans ses yeux écarquillés, des flammes sautillerent puis s'eteignirent. D'ou venait-il ? Comment s'appelait-il ? Quel était le nom de son cheval? Combien de fois avait-il traversé les steppes?
La mort n'est pas belle. Mais l'âme guerrière quitte un corps en beauté.

J'avais tué mon premier homme. J'étais devenue une femme. Moi aussi j'etais prête à mourir au combat.
shan sa